Ce n’est plus un secret pour personne, l’impact écologique des technologies numériques est considérable ; et face à une société en perpétuelle évolution, le bilan risque encore de s’alourdir. Toutefois, on assiste de plus en plus à une véritable prise de conscience de la part des organisations et des pistes d’amélioration voient le jour, à l’instar du « numérique responsable ». De quoi s’agit-il ? En quoi la démarche aide à construire la résilience des entreprises ? Quelles sont les bonnes pratiques ? Toutes les réponses dans cet article.
La résilience numérique : une prise de conscience post COVID :
La résilience est un phénomène qui consiste, pour un individu ou une organisation affecté par un traumatisme, à prendre acte de l’événement de manière à ne pas, ou plus, vivre dans le malheur et à se reconstruire d’une façon socialement acceptable.
Et quel traumatisme que celui engendré en 2020 par l’épidémie de Coronavirus : système de santé saturé, moitié de l’Humanité confinée, culture à l’arrêt, activité en souffrance, éducation distanciée et j’en passe.
Face à de telles crises, le numérique a été pour beaucoup un levier essentiel pour assurer la continuité des services non seulement dans notre économie, mais plus profondément dans notre société. Nous avons ainsi collectivement inventé un concept nouveau, innovant, fondamentalement utile et qui a toutes les chances de persister dans le fameux monde d’après, celui de « résilience numérique ».
Depuis un certain temps, des problèmes tels que la dépendance à Internet, les opportunités de participation inégalement réparties, l’utilisation abusive des données ou la radicalisation des discours en ligne sont de plus en plus discutés.
Comprendre le concept de résilience numérique
Dans ce contexte, la résilience numérique sonne presque comme une promesse de salut :
- défier les processus actuels de transformation basés sur les données,
- rompre avec les nouvelles infrastructures communicatives,
- de ne pas être submergé par la mécanisation croissante de la vie quotidienne et les structures d’exploitation de l’économie numérique.
Mais de les contrer par quelque chose : d’être résilient par rapport aux énormes changements que la numérisation a apportés et continue d’apporter.
Cependant, le concept de résilience, qui est principalement connu de la psychologie et a entre-temps été adapté dans de nombreuses autres disciplines, n’est pas sans problème en raison de ses implications pour la survie et la préservation du système.
La résilience numérique comme concept évolutif
Le concept de résilience numérique, récemment évoqué dans les études sur les médias et la communication, offre la possibilité de réfléchir de manière critique au changement social associé au développement ultérieur de la numérisation. Malgré les critiques justifiées, le terme recèle trois potentiels qui doivent encore être affinés en matière de résilience numérique.
Premièrement, la résilience n’est pas une structure stable, mais prend tout son sens lorsqu’elle change de perspective. La résilience numérique peut signifier quelque chose de différent aujourd’hui qu’elle ne le sera demain. Il ne s’agit pas de conditions ou de propriétés fixes, mais de flexibilité, d’ouverture et de la capacité à tirer le meilleur parti possible des opportunités qui se sont présentées au cours de la numérisation.
Deuxièmement, la résilience numérique ne doit pas seulement être liée au niveau micro de l’individu, mais doit être considérée par rapport aux processus sociaux. Afin de rendre justice à la dynamique du changement numérique, cette perspective élargie sur les interdépendances des niveaux micro et macro est absolument nécessaire. Parce que la résilience numérique exige non seulement des citoyens responsabilisés, mais aussi des conditions-cadres structurelles pour une société qui sait faire face aux défis numériques et qui est également capable de conjurer les tendances anti-démocratiques.
Troisièmement, la résilience est orientée vers des objectifs normatifs, qui peuvent être décrits plus en détail en référence à l’éthique numérique.
Qu’est-ce que le numérique responsable ?
Lorsque nous utilisons nos appareils électroniques, tout un système d’équipements et d’infrastructures est activé, qu’ils s’agissent de serveurs, d’antennes-relais, de routeurs ou encore câbles. Cette consommation n’est pas sans conséquence sur l’environnement. On parle d’ailleurs parfois de « pollution numérique ». Selon le rapport de la mission d’information sur l’empreinte environnementale du numérique datant de 2019, si rien n’est fait, le numérique serait d’ici 2040 à l’origine de 24 millions de tonnes équivalent carbone, soit environ 7% des émissions de la France, contre 2% aujourd’hui.
Face à cette augmentation effrénée des nouvelles technologies, une solution voit le jour : le numérique responsable, une démarche d’amélioration continue visant à réduire l’empreinte écologique, économique et sociale des technologies de l’information et de la communication (TIC). L’objectif est de parvenir à utiliser le numérique de façon plus sobre et moins énergivore.
Le numérique responsable, un outil de résilience pour l’entreprise
Le numérique responsable se présente comme un outil de résilience pour les entreprises. En effet, le but n’est pas de cesser d’utiliser les technologies, mais de les utiliser à bon escient pour développer leur activité tout en réduisant leur empreinte carbone. A cet égard, la démarche est au cœur de la transition écologique des organisations.
Le numérique responsable n’est pas seulement positif pour l’environnement. Il permet aux sociétés de limiter leur impact social. A titre d’exemple, l’extraction des minerais nécessaires à la fabrication des équipements mobilise le travail d’enfants dans les mines de Cobalt au Congo, le tout dans des conditions de travail déplorables. En engageant une démarche de numérique éco-responsable, les entreprises participent à leur échelle à la diminution de ce phénomène.
Par ailleurs, il s’agit aussi d’un levier d’économie financière. Contrairement aux idées reçues, un achat responsable ne coûte pas forcément plus cher, au contraire. Les équipements informatiques durent généralement plus longtemps, ce qui permet de limiter les coûts à moyen et long termes. Pour finir, l’approche peut être source d’engagement de la part des collaborateurs, de plus en plus en quête de sens.
Les bonnes pratiques pour réduire son empreinte numérique
En matière d’actions numériques responsables, les entreprises ont l’embarras du choix. Pour commencer, réutiliser, recycler et réparer les équipements sont autant de solutions permettant d’éviter leur renouvellement constant. A côté de cela, il est important d’inciter les services à n’imprimer que lorsque cela est vraiment nécessaire et si tel est le cas, en noir et blanc et recto verso.
Le numérique responsable passe également par une consommation d’énergie limitée en adoptant des gestes simples (choisir un fournisseur d’énergie verte, éviter de laisser les appareils en veille, débrancher ceux qui peuvent l’être, limiter l’usage du Cloud et le nombre d’onglets ouverts lors de recherches Internet, désactiver les fonctionnalités localisation et Bluetooth sur les smartphones, n’acheter qu’en fonction de ses besoins, idéalement des produits reconditionnés…).
D’après notre expérience, pour devenir numériquement aptes, les entreprises devraient tenir compte des éléments suivants :
1. Un état d’esprit axé sur les données
Commencez par collecter des informations et faites le point sur votre situation « actuelle », même si vous pensez la connaître déjà. Pour ce faire, vous devez établir un état d’esprit axé sur les données qui s’étend à tous les domaines de l’entreprise. Seuls ceux qui collectent des données solides peuvent mesurer et évaluer leur état. Dans l’idéal, les managers disposent d’un tableau de bord avec tous les indicateurs importants et actuels, qui leur permet d’anticiper les risques numériques potentiels et de prendre des décisions éclairées.
2. Agir avec agilité face aux changements
Les changements sont inévitables. Contrairement aux approches en cascade, les méthodes agiles offrent aux équipes la possibilité de mieux gérer les changements et d’y réagir. Grâce à la méthode de travail axée sur les données, celles-ci obtiennent des indications précoces sur la nécessité de modifier leur offre, par exemple en matière de tarification. Comme leurs décisions sont basées sur des chiffres, elles sont plus compréhensibles et peuvent être corrigées plus rapidement.
3. Minimiser les coûts
Pour rester en forme sur le plan numérique, les entreprises doivent être financièrement stables et utiliser leurs ressources de manière optimale. Un marketing à la performance optimal, par exemple, peut aider à utiliser au mieux les dépenses de marketing. Avec l’aide d’experts, il est ainsi possible de réduire les coûts à long terme et d’éviter les dépenses non rentables.
4. Conquérir de nouveaux marchés
Un état d’esprit agile implique que les organisations doivent réagir rapidement et de manière dynamique aux changements soudains. Cela implique également la conquête de nouveaux marchés et de nouveaux canaux de marketing : En raison des sanctions contre la Russie, de nombreux commerçants ont dû se débarrasser du marché russe du jour au lendemain. En ouvrant rapidement de nouveaux marchés (par exemple en Asie de l’Est), on augmente ses chances de survivre à la crise.
5. Rester compétitif
Si la pandémie nous a appris une chose, c’est que les changements peuvent être rapides et qu’il est important d’y être préparé. Dans le contexte actuel de changement permanent, les entreprises les plus résistantes sont celles qui sont continuellement à l’affût de ce qui se passe dans le monde et sur les marchés qui les entourent. Elles peuvent ainsi réagir rapidement aux exigences des clients et du marché et rester compétitives.
6. Créer de la concentration
Pour être prêtes au changement, les entreprises doivent également se concentrer sur leurs compétences clés et donner à leurs collaborateurs la possibilité de se concentrer sur les choses importantes. Les entreprises résilientes sur le plan numérique créent pour cela un lieu qui permet peu de distractions et qui permet à leur propre équipe de se concentrer. Prenez soin de vos collaborateurs et donnez-leur la liberté de se consacrer aux choses essentielles.
7. Trouver du sens
Les exigences en matière de travail ont changé. Les gens ne sont plus seulement à la recherche d’un emploi sûr, d’un salaire élevé et d’un CV sans faille. Le sens qui se cache derrière est tout aussi important. Si les collaborateurs savent pourquoi ils utilisent leurs points forts et s’identifient à l’entreprise et aux tâches, ils sont plus performants. Le New Work n’est donc pas seulement un mot à la mode, mais contribue durablement au succès économique de l’entreprise. Répondez à vos collaborateurs à la question de savoir quel est le purpose de votre entreprise et de votre produit et pourquoi il vaut la peine de s’y investir.
Conclusion
La numérisation est incontournable. La remise en question et l’apport d’idées et de stratégies devraient donc être possibles dans chaque entreprise – car cela favorise non seulement une culture d’entreprise ouverte, mais aussi l’innovation. Le passage à une approche agile, en particulier, est bénéfique pour les entreprises. Les techniques agiles aident les entreprises à accroître leur capacité d’adaptation et à intégrer les changements plutôt que de leur résister.
La résilience numérique ne commence pas par la technologie, mais par des conseils ciblés. En plus d’une analyse de l’entreprise et de son environnement, il est important de changer l’état d’esprit des collaborateurs et d’encourager leur disposition au changement. En tant que spécialistes du marketing de performance, le thème de l’optimisation de l’efficacité nous est naturellement très proche.
Ainsi comprise, la résilience numérique ne désigne rien de moins que l’objectif d’une société numérique inclusive et juste. Ses citoyens reçoivent toutes les conditions préalables nécessaires pour aborder de manière positive ou critique les processus de numérisation ou pour y échapper sans avoir à craindre l’exclusion sociale.
Afin d’atteindre cet objectif, des efforts et des mesures collectives sont nécessaires, pour le développement et la mise en forme desquels les considérations théoriques décrites ici peuvent fournir une orientation de société.